us livrer ma recette pour tuer le temps. Regarder des films. Tout et rien. En ce moment, je puis même vous parler des deux longs métrages qui tournent en boucles sur mon lecteur vidéo. Il s’agit de Barry Lyndon, un pur chef d’œuvre auquel je vouerais toujours un culte aveugle, et sur lequel je n’ai donc rien à dire de plus que l’expression distinguée de mes sentiments : « Waaaaahhhh Y l’explose trop grave sa mémé à la bombe H, ce film ! Kubrick je t’aiiiiiiime-euh (tu voiiiiis mais tu ne le saaaiiis pas….. J’ai toujours des chansons à la con dans la tête) ».L’autre étant un film assez récent (2006 pour la sortie américaine, et ma Sœur Anne ne voit pour l’heure, rien venir au loin pour le pays de Dumas, si ce n‘est le soleil qui ne poudroie même plus, masqué qu‘il est par un ininterrompu et enthousiasmant rideau de pluie), et qui s’intitule « Copying Beethoven ». Et celui là, je peut vous en parler. Il raconte la genèse de la neuvième et dernière symphonie du compositeur. Le sieur Ludwig van,alors complètement sourd, est contraint de demander au conservatoire de lui envoyer leur meilleur élément afin qu’il l’assiste dans ses travaux et recopie ses partitions (Je ne ferais pas l‘insulte à votre intelligence surdéveloppée, de vous signifier au passage que le titre viens de là…. Ah, God dam, comme dirais Figaro, trop tard !…). Mais, problèmo. L’élément en question se révèle être… Une élémente. Anna Machinchouette (Je n’ai vu le film qu’en anglais et n’ai jamais réussi à capter son nom de famille. Elle le mâchouille trop avant de le recracher), jeune, jolie, brillante, admiratrice de Beethoven, généreuse et désireuse d’obtenir l’aval du grand Maestro pour ses propres compostions. En bref, le parfait petit prototype de la tête à claque. Et alors interprétée par Diane Kruger… Là non, ça coince. Je peut pas. Je bloque Diane Kruger… Y’a un truc hormonal entre elle et moi qui fait que ça passe pas. Chaque fois que je la voit sourire à Ludwig (mon Ludwig, rappelons le), j’ai des fourmis dans les mains accompagnées d’une forte envie de la tarter. Mais bref, passons donc sur mes aversions personnelles. Qu’ai-je donc à dire d’autre sur ce film que somme toutes, j’aime bien ?
Eh bien tout d’abord…. C’est beau. Voir même, plus que beau, je rajouterais, magnifique. Chaque plan ressemble à un tableau admirablement cadré, haut en couleur, harmonieux, dont se dégage une ambiance particulière de majesté tranquille et envoûtante. L’évocation de la nature est remarquable, la ville de Vienne est purement fantaisiste, mais qu’à cela ne tienne. C’est beau. C’est vrai, après tout, qui se soucie de la réalité historique, de la vraissemblance des costumes et des décors, de la simplicité puérile du scénario, tant que l’œil est comblé ? Pas moi en tout cas. Et j’adresse même une mention spéciale aux passages mis en sourdine, où l’on voit les décors trembler, pour évoquer la surdité de Lulu. D’ailleurs le raccord entre musique et cadrage est toujours bien foutu. Dans un film consacré à l’un des plus grands compositeurs de tous les temps, c’est plus ou moins naturel, me direz vous… Et bien certes, certes, mais il n‘en demeure pas moins que c‘est beau. Tout est harmonieux et bien trouvé… Et il le faut, car si l’on prend la peine de se détacher du côté esthétique pour se pencher plus avant sur le film lui-même, l’on se rend rapidement compte qu’il s’agit d’une coquille creuse, d’une scène -richement décorée - mais où s’agitent des pantins désarticulés, sans charme. Attention, je ne dis pas que les acteurs jouent mal. Ed Harris campe d’une façon admirable, un Beethoven en montagne d’égoïsme et de cynisme buté. Mais dommage qu’il soit aussi serré dans son carcan scénaristique. Car, en gros, voilà le casting, hollywoodien en diable : la belle héroïne, douée et féministe (important ça, le côté féministe) qui donne la réplique et finalement se concilie les bonnes grâces de l’ours mal léché, buté dans ses torts qu’est Ludwig. Une Euterpe contemporaine sorti
e d’on ne sait où et qui va, en plus de l’aider à mener à bien la première de sa neuvième symphonie, ouvrir les yeux du compositeur. D’ailleurs à ce propos, saviez vous que notre pauvre Beethoven était un scato refoulé, adepte des jeux de mots et de mains les plus navrants, et pratiquait une auto-dérision non moins navrante vis-à-vis de son œuvre ? (En gros, il montre ses fesses pour illustrer sa sonate « clair de lune », subtil, hein ? Mais bon, je vous le confesse, j‘ai ri. Sans oublier l‘inoubliable scène du « fartissimo« , nec plus ultra de la finesse, et qui consiste en un jeu de mot entre « fortissimo », terme musical et « fart », visse minze « prout « en angliche; le tout illustré à grand renforts de bruits incongrus produits par la friction de la main sous l’aisselle. Un gag d’anthologie… Mais qui m’a fait rire) Moi non plus, c’est là l’une des nombreuses vérités historiques que nous délivre le film. Sans oublier les autres fantoches au caractère plus que convenu et au charisme aussi plat qu’une plaque d’égout, qui s’agitent désespérément dans cette océan de beauté sans sembler parvenir à faire surface. Il y a le neveu prodigue, joueur invétéré, pianiste modéré et selon ses propres dires sans aucun talent, mais que Lulu ne peut s‘empêcher de sacrer son successeur dans ses rêves les plus fous. D’où une fracture familiale, un malaise qui chez Carl Van Beethoven, car(l) tel est son nom, se traduit par un cynisme acerbe et gêné en présence de son aïeul mais surtout, d’une prévisibilité à bailler aux corbeaux - D’autant que n’ayez craintes, vous grands amateurs de cinéma tout publics et de Appie-ennedingue à la sauce Hollywood saveur oignons, grâce à Diane Kruger, qui est tout de même la nièce d‘une mère supérieure, tout s‘arrange. Il y a aussi le fiancé à Diane, qui ne la mérite pas. Un ingénieur… Ah, ça y est, vous avez compris ? Et bien oui, tout à fait (Thierry), c’est ça, l’opposition entre l’artiste, le ressenti, l’exaltation des sentiments, de l’imagination, la liberté du musicien torturé qui joue de son instrument seul, face aux éléments déchaînés en haut d’une falaise de calcaire millénaire, Friedrichien en diable; et le scientifique, la modernité, le triomphe des sciences et de la rationalité mathématique sur le sentimentalisme romantique de nos pères, l‘ingénieur sérieux, serré dans son costume trois pièce impeccable et le nez toujours penché sur ses calculs, l‘air de croire que la beauté de la Sainte Création tient toute entière du nombre d’or. Ç’aurait pu être une réflexion intéressante, mais en fait non. C’est traité d’une façon trop grossière et trop manichéenne comme trois fois l’mont Everest pour ne pas faire sourire.Donc en gros qu’est-ce que je peut bien lui trouver à ce film, moi, hein ? Si c’est plat scénaristiquement parlant, si c’est absurde historiquement parlant, si Beethoven, mon Baie-tôt-veux-nœud, mon Lulu d’amur, le phare - que diable dis-je là ? - le soleil resplendissant du romantisme musical (avec Chopinouchet-chinou-chéri… Mais ceci est l’histoire d’un autre amour aussi passionné qu’impossible, que, dans mon infinie mansuétude, je ne vous conterais jamais, afin de vous épargner l’ennui d’une longue divagation d’adolescente en fleur dont la Raison commence sérieusement à se noyer dans un flot d’hormones et de célibat mal vécu) est éclipsé au profit d’une Mary Sue absurde, qui attire les sympathies comme le vinaigre les mouches. Je critique, je critique, mais n’empêche que je regarde… Et pire hérésie, j’irais l’voir en salles à sa sortie française. Ben c’est beau et bien joué. Et c’est tout. En fait, je suis une fille très simple, moi, et adepte de la philosophie de Baloo.


























































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